«Avec l’intelligence artificielle, nous convoquons le diable»

L’intelligence artificielle est-elle une convocation satanique ? Ce propos n’a pas été tenu par un prophète de malheur, mais par l’extravagant Elon Musk, le tout puissant milliardaire qui dirige notamment les sociétés SpaceX et Tesla Motors. Qu’en est-il vraiment ? L’intelligence artificielle est-elle en train de devenir la plus grande menace que l’Humanité n’ait jamais connu ? Faut-il y voir le nouvel outil surpuissant de contrôle qui permettra l’émergence d’un système antéchrist mondial ? Et quel regard anthropologique, les évangéliques doivent-ils poser face aux projets sans limite du «transhumanisme» d’ores-et-déjà muté en «post-humanisme» ?

Dans cet article, après un aperçu global du développement de l’intelligence artificielle, nous essaierons de poser quelques réflexions théologiques, essentiellement d’ordre anthropologique et eschatologique, sur ce vaste sujet qui risque, pour le moins, de bouleverser le monde.

En premier lieu, avant d’entrer dans le vif du sujet, définissons ce que nous appelons «l’intelligence artificielle». Il s’agit, selon la définition du Parlement Européen, d’un programme informatique, qui est en capacité de «reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité. L’IA permet à des systèmes techniques de percevoir leur environnement, de gérer ces perceptions, de résoudre des problèmes et d’entreprendre des actions pour atteindre un but précis. Les systèmes dotés d’IA sont capables d’adapter leurs comportements (plus ou moins) en analysant les effets produits par leurs actions précédentes, travaillant de manière autonome».

Le développement fulgurant de l’Intelligence Artificielle

Par ailleurs, le site du Parlement Européen précise que si «certaines technologies associées à l’IA existent depuis plus de 50 ans, les progrès en terme de puissance et de calcul, l’accès à une grande quantité de données et le développement de nouveaux algorithmes, ont mené à des percées majeures dans le domaine de l’IA au cours des dernières années».

Pour prendre la mesure du développement faramineux des technologies informatiques, il est bon de se rappeler qu’en 1969, les ordinateur IBM 360 qui étaient utilisés par la NASA et qui ont permis d’envoyer une équipe d’astronautes sur la lune, n’étaient dotés que d’environ six méga-octets d’information ! 50 ans plus tard, une simple clé USB ou une carte mémoire flash à 20€ emmagasine en moyenne 32 giga-octets, soit 5000x plus que le nombre d’octets qui étaient contenu dans les énormes ordinateurs IBM 360 de la Nasa.

L’incroyable pouvoir informatique mis à notre portée montre à quel point l’immense révolution technologique actuelle nous touche à un rythme effarent. Comme il était mentionné récemment dans la revue The Economist, «le centre d’études et de recherches McKinsey Global Institute affirme que l’IA contribue actuellement à transformer la société “dix fois plus rapidement et 300 fois plus largement, ou environ 1000 fois plus” que la révolution industrielle».

Des chercheurs ont réussi à copier un aspect du fonctionnement neuronal du cerveau. On le décrit en termes d’«apprentissage profond» et maintenant, les ordinateurs peuvent non seulement analyser plus rapidement que jamais un volume sans précédent d’ensembles de données, mais aussi pondérer la valeur de ces données. Ainsi, ils « apprennent » à mesure qu’ils accumulent des résultats positifs, un peu comme les circuits neuronaux sont renforcés dans le cerveau au cours de l’apprentissage.

Toujours selon la revue The Economist, «l’apprentissage profond permet aux systèmes d’apprendre et de s’améliorer en analysant une foule d’exemples au lieu d’être programmés explicitement, [et] il sert déjà à alimenter les moteurs de recherche sur Internet, à bloquer les spams, à suggérer des réponses à des courriels, à traduire des pages Web, à reconnaître des commandes vocales, à détecter des transactions frauduleuses effectuées avec des cartes de crédit et à diriger des voitures autonomes ».

Au commencement d’une menace mortelle et diabolique ?

«Jusqu’ici, de telles avancées en matière de fonctions de l’IA n’ont posé aucune menace crédible pour l’humanité, mais à mesure que la capacité de l’IA continue de se multiplier, celle-ci pourrait en arriver à contrôler le processus décisionnel qui était jusqu’ici l’apanage des êtres humains. Et, selon des scientifiques et des chefs de file de ce secteur d’activité, il semble qu’une telle possibilité ne soit pas très éloignée», réagit le Pst Mario Seiglie, enseignant en Apologétique des sciences (Dessein Intelligent & Archéologie) à l’Ambassador Bible College, dans l’Etat de l’Ohio, aux Etats-Unis. Et il ajoute qu’en raison des progrès fulgurants de l’IA, «certains des penseurs les plus brillants en matière de technologie nous ont lancé de sérieux avertissements au sujet de cette menace mortelle».

Déjà en 2014, le célèbre Elon Musk prévenait que la montée de l’intelligence artificielle «risquait d’être plus dangereuse que l’arme nucléaire», précisant encore : «Je pense que nous devons nous méfier grandement de l’intelligence artificielle. Je pense qu’elle est probablement notre plus grande menace existentielle. Les scientifiques sont de plus en plus d’avis qu’il devrait exister une forme de supervision réglementaire, peut-être à l’échelle nationale et internationale, pour nous éviter de commettre une erreur très grave. Avec l’intelligence artificielle, nous convoquons le diable»

En 2017, Elon Musk lancera une nouvelle mise en garde en affirmant dans une interview : «L’intelligence artificielle est l’une des questions les plus troublantes […] Elle peut être beaucoup plus intelligente que l’être humain le plus brillant de la planète. Cela crée une situation dangereuse (…) On peut se l’imaginer, entre autres, en étant certains que des extraterrestres super intelligents viendront nous visiter d’ici 10 ou 20 ans au plus. La super intelligence numérique sera comparable à un extraterrestre».

Même discours apocalyptique de la part du célèbre astrophysicien Stephen Hawking, qui affirme que «le développement complet de l’intelligence artificielle pourrait signifier l’extinction de la race humaine». Ou encore de Bill Gates, cofondateur de Microsoft : «Je me range du côté de ceux qui s’inquiètent de la super intelligence. Pour commencer, les machines accompliront beaucoup de tâches à notre place et ne seront pas super intelligentes. Cela devrait s’avérer positif si nous gérons bien la situation. Mais quelques décennies plus tard, l’intelligence sera assez solide pour devenir une source de préoccupation. Je suis du même avis qu’Elon Musk et que d’autres encore, et je ne comprends pas pourquoi certaines personnes ne s’inquiètent pas de cet état de choses»

Les principales menaces de l’Intelligence Artificielle

Le 30 Mai 2023, un groupe d’une centaine d’experts, a publié une déclaration sur l’IA sur le site spécialisé Center For IA Safety (Centre sur la sécurité de l’intelligence artificielle), afin de prévenir que «cette technologie représenterait une réelle menace pour l’Homme et devrait susciter plus de méfiance, au moins autant qu’envers les pandémies ou les guerres».

Parmi les signataires, Geoffroy Hinton, professeur émérite d’informatique à l’Université de Toronto, évoque plusieurs grands dangers imputés à l’IA : «Le premier, non des moindres, est le fait que l’Homme se retrouve intellectuellement démuni face à une IA qui le remplace en la matière, et même le surpasse. L’ordinateur, devenu plus intelligent que l’Homme, lui retirerait de la valeur et dépasserait son créateur. (…) Deuxième risque, plus sociologique, serait d’entraîner une suppression massive d’emploi. (…) Il ne faudrait pas que les IA soient laissées aux mais de personnes mal intentionnées, et c’est un troisième danger non négligeable en cas de tensions. (…) Le menace la plus inquiétante et dystopique est celle d’un robot meurtrier. C’est un scénario digne des grands romans de science-fiction : les IA deviendraient des menaces concrètes et physiques pour la vie des êtres humains»

Des robots tueurs ? Comme James Barrat, expert en la matière, le faisait remarquer : «Chaque année, des drones robotiques semi-autonomes tuent déjà des douzaines de personnes. Cinquante-six pays possèdent ou sont en voie de développer des robots de champ de bataille. La course est maintenant engagée pour les rendre autonomes et intelligents»

«La révolution de l’apprentissage profond en est encore à ses balbutiements. Déjà, ce qui semblait être de la science-fiction il y a à peine quelques années est en voie de devenir réalité, petit à petit. Les voitures autonomes qui sont dirigées par l’IA et qui sont maintenant utilisées dans certaines régions se sont révélées, en général, plus sécuritaires que celles conduites par des êtres humains (même si certains accidents se sont produits)», constate le Pst Mario Seiglie.

Ils rêvent de remplacer nos cerveaux par une puce !

Malgré ses propres discours alarmistes concernant l’intelligence artificielle, Elon Musk travaille sur un projet de puce électronique, une sorte d’interface cerveau-machine, car de toute évidence une super-intelligence engendre de super profits. Et son fantasme est de «plus en plus crédible» selon BFM TV. La puce de 8mm, équipée d’électrodes, «va capter des signaux nerveux et en stimuler certaines parties. (…) Les premiers tests ont été réalisés sur des animaux en 2021», tuant au passage quelques 1500 animaux, et désormais la startup Neuralink tente de démarrer les essais cliniques sur les humains.

Elon Musk n’est pas le seul à vouloir développer un tel projet d’implantation dans le cerveau. L’entreprise Synchron, dirigés par Jeff Bezos avec le soutien de Bill Gates, a d’ailleurs devancé Neuralink avec son premier cobaye humain. En juillet 2021, la puce cérébrale a été validée par la Federal and Drug Administration (FDA), qui n’est autre que l’organisme régulateur des médicaments et d’aliments aux Etats-Unis. Le 1er patient-cobaye se fera greffer à l’hôpital du Mont-Sinaï à New York. Le lieu même ne s’invente pas !

Au départ, ces puces ont comme but principal de participer au processus de guérison des maladies d’origine neurologique, comme par exemple, la paralysie. Mais, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt, et des applications transhumanistes, de l’ordre d’une «superintelligence» sont déjà programmées dans les agendas des chercheurs. L’alerte est déjà lancée : «S’il ne veut pas finir en vulgaire esclave de l’intelligence artificielle, l’humain n’a pas le choix : il devra, à terme, fusionner avec elle», écrit Mélinée Le Priol, pour le journal La Croix. Et la promesse de cette révolution transhumaniste est là pour nous convaincre : «Connectons donc nos cerveaux à des ordinateurs, grâce à des implants placés dans le cortex, et nos capacités de mémoire, de calcul et de raisonnement seront enfin dignes d’un algorithme».

Cette folie verra très certainement le jour dans les années qui viennent, malgré la mise en garde de la psychologue Susan Schneider, spécialisée dans les sciences cognitives, qui affirme dans le Financial Time, que ce projet pourrait être un véritable «suicide pour l’esprit humain».

Et elle ajoute : «Le risque d’une fusion générale de l’IA avec notre cerveau, dans le sens plus radical qu’Elon Musk l’envisage, est que le cerveau humain soit diminué, voire détruit. La question est également philosophique : quelle est la nature de l’esprit ? Si les puces vont jusqu’à remplacer le tissu neural d’un humain, elles pourraient à un moment donné, mettre fin à sa vie». D’ailleurs, à ce sujet, L’entreprise Neuralink n’est pas très clair sur «la proportion du remplacement du cerveau par les puces. Est-ce de l’ordre de 10% ? 50% ? Ou encore 75% ?».

L’enjeu crucial d’une saine anthropologie évangélique face aux projets du transhumanisme

Comme le souligne très justement le cours d’Anthropologie Biblique de l’Institut de Théologie Charismatique (ITC) : «Le mouvement académique évangélique francophone est encore très jeune et peu de théologiens ont traité à ce jour les fondements de l’anthropologie évangélique. Encore moins dans une perspective eschatologique. Pourtant, l’avenir de l’Homme est au coeur de nombreux questionnements de société. Et nul doute que la révélation biblique s’avère particulièrement pertinente pour apporter une lumière au devenir de l’Humanité. (…) A titre d’exemple, une saine théologie évangélique dans le domaine anthropologique, nous offre des fondements indispensables à une apologétique efficace et sérieuse, concernant les nouveaux enjeux de société qui nous sont imposés par la « rationalité technoscientifique » qui a enfanté le « posthumanisme », en se nourrissant de la « cybernétique »».

Citant une thèse datant de 2012, rédigé par Wilner Cayo, pour la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, l’ITC rappelle certains aspects majeurs de cet enjeu :

  • Si l’anthropologie évangélique semble partager avec le transhumanisme une même frustration quant aux souffrances humaines et veut les transcender, elle ne cherche pas à surmonter la finitude humaine qu’elle croit être une caractéristique de la créature. Par définition, l’humain restera toujours une créature, donc toujours un être fini. Elle ne conçoit pas la finitude humaine comme étant mauvaise; elle est à différencier des faiblesses humaines, conséquences du péché. La finitude est une caractéristique de la créature. Puisque tout ce que Dieu a créé fut très bon, la créature et la finitude inhérente à la créature sont décrétées très bonnes.
  • Contre le transhumanisme, l’anthropologie évangélique affirme que c’est à l’intérieur de la finitude humaine que l’humain reçoit la grâce de Dieu pour transcender les vulnérabilités de sa nature pécheresse. L’anthropologie théologique évangélique ne peut, à cause de sa vision de l’humain, partager les espérances d’un posthumanisme qui veut s’affranchir du corps. Elle ne peut concevoir l’humain en dehors du corps.

Néanmoins, le débat fait rage à propos d’une saine compréhension des tenants et aboutissants du concept de «l’imago dei» (qui renvoie à la création de l’Homme, à l’image de Dieu)

  • Les théologiens évangéliques tenants d’une conception limitative de l’humain homo faber (l’homme qui fabrique des outils) et d’une position de préservation de la nature humaine estiment qu’au nom de l’imago Dei, l’humain ne peut se prêter à des expériences qui altéreraient sa nature.
  • A contrario, des théologiens transhumanistes pensent que l’imago Dei habilite l’humain à agir en tant que co-créateur et pourraient même agir sur lui-même en vue de sa propre transformation.
  • En d’autres termes, le concept de l’imago Dei à lui seul est insuffisant pour articuler tous les enjeux du débat. Le motif de l’imago Dei doit être analysé en conjonction avec la christologie dans l’approfondissement du Logos incarné, pour en mieux apprécier l’étendue. Ce n’est que dans ce lien que nous avons pu trouver des éléments capables d’articuler ce qui est en germe dans l’imago Dei.
  • Peut-elle (la nature humaine, la créature humaine) être améliorée? Oui. Devrait-elle être transcendée en aboutissant à un humain affranchi de son corps? Si on arrivait à téléverser le contenu du cerveau dans un support informatique ou dans un robot qui s’auto-programmerait, le résultat pour ce qui relève de l’anthropologie évangélique serait que ce nouveau complexe qui ressemblerait de beaucoup à un humain ne serait qu’un programme androïde ultra complexe. Car le corps dans une anthropologie évangélique demeure une caractéristique de l’humain dans cette existence ou dans celle à venir; de plus, l’humain est toujours plus qu’un ensemble d’organes biologiques, car il porte en lui de par son élection divine, selon un point de vue évangélique, le souffle divin, lequel souffle d’éventuels programmes androïdes ultra perfectionnés n’auront jamais. Ainsi ces programmes ou entités seront toujours différents de l’humain, cet être spécial, créé et choisi par Dieu et pour Dieu.
  • L’humain, restera-t-il passif en attendant que Dieu remplisse tout en tous? Sur la base de sa compréhension du mandat de l’humain homo faber, l’Évangélique défend le point de vue que l’humain fasse preuve d’ingéniosité responsable dans la transformation des ressources de la création. Pour une vision évangélique, la technologie est au service du grand dessein de Dieu pour l’humain. L’humain pourrait-il se lancer dans des œuvres de création? Il semble que oui, mais tant et aussi longtemps qu’il vive son mandat dans une dépendance au Créateur.
La CyberTour de Babel 

Le pasteur Mario Seiglie nous rappelle l’épisode de la Tour de Babel, dans Genèse 11 et l’analyse ainsi : «Précédemment, lorsque l’humanité avait canalisé tous ses efforts dans une impressionnante entreprise d’auto-promotion, elle s’écria : « Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. » (Genèse 11v4). Lorsque Dieu vit ce que les êtres humains se proposaient de faire alors qu’ils faisaient ensemble l’acquisition de plus amples connaissances technologiques et autres, Il dit : « […] maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue les uns des autres. » (versets 6-7) L’intervention divine en temps opportun freina temporairement l’avancement de la « technologie » qui menaçait le bien-être de l’humanité, voire sa survie»

Imaginons désormais ce qui pourrait advenir de l’Humanité si cette « super intelligence artificielle généralisée » venait à tomber entre de mauvaises mains, afin de transformer l’antique projet babélien en nouvelle « CyberTour de Babel » ?

Comme le déclarait cyniquement Elon Musk en 2017 : «Il n’y a aucun problème si c’est Marcus Aurelius [empereur romain bienveillant] qui règne, mais la situation s’envenimera si c’est Caligula [empereur sanguinaire] qui tient les rênes». Une référence historique d’autant plus intéressante, si l’on considère, sur le plan eschatologique, que le système de la Bête, selon les visions bibliques, seraient une forme de résurgence de l’Empire romain. (Cf article de ce blog : «La Bible nous annonce-t-elle un gouvernement mondial et un nouvel ordre mondial ?»)

De toute évidence, si cette nouvelle superpuissance tombait dans de mauvaises mains, nous pourrions imaginer ce que cela engendrerait en terme de «contrôle» de nos vies, à l’échelle planétaire. Nous sommes déjà, à l’heure actuelle, confrontée à la «dystopie technologique» du modèle chinois, mais cette «dictature de la surveillance» que le peuple chinois connaît actuellement, et qui nous apparaît déjà comme «un avant-goût de l’Apocalypse», n’est rien comparé à ce qu’un système mondial pourrait décider de mettre en place en disposant d’une telle superpuissance. (Cf article de ce blog «La Chine, un avant goût de l’Apocalypse»)

Le chapitre 13 de l’Apocalypse décrit en effet une époque à venir de contrôle totalitaire de l’État, dans une Babylone moderne, dictant qui peut s’engager dans des activités commerciales et qui ne le peut pas, ce qui laisse entendre la nécessité d’une surveillance étroite de chaque individu.

Voici, de manière très succincte, une analyse très personnelle et très libre du texte d’Apocalypse 13, à l’aune de la vision post-humaniste des évangélistes de l’IA :

  • En Apocalypse 13v3, la 1ère Bête est blessée à mort, mais se voit guérir de manière incroyable, suscitant «l’admiration» de «toute la terre» (v3). Une admiration si grande que tout le monde voudra «suivre» cette Bête. Ne serait-il pas pertinent d’envisager ici un miracle produit par la «techno-science» ? D’ailleurs, il est intéressant que les premiers «miracles» fantasmés par les évangélistes de l’intelligence artificielle vise à «guérir les aveugles» et faire «marcher les paralytiques», comme une forme de détournement antichrist de la puissance divine, telle que Christ l’a manifesté il y a 2000 ans. Mais qui oserait accuser ces évangélistes de l’IA de faire des miracles par Béelzébul (Mat. 12v24) ? Les foules aveuglées d’admiration ne verront que le génie humain créateur d’une super-intelligence au service du bien commun, et s’imagineront ainsi pouvoir s’affranchir totalement du pouvoir divin, alors même que les premiers développeurs de cette superpuissance n’hésite pas à parler eux-mêmes de «convocation du diable».
  • En Apocalypse 13v4, le monde entier dira : «Qui est semblable à la bête et qui pourra combattre contre-elle ?». Difficile de croire que l’humanité puisse dire cela d’un simple humain, aussi intelligent soit-il, mais cette donnée colle parfaitement avec l’idée d’une IA qui sera infiniment supérieure à l’intelligence humaine, et qui, dans un premier temps, sera bénéfique à l’Humanité, afin que tout le monde y adhère de toute sa pensée et se livre pleinement à elle.
  • En Apocalypse 13v5, le texte nous dit que l’on «donnera une bouche» à cette Bête. Et c’est ce qui se produit actuellement, puisque les évangélistes de l’IA donnent actuellement la parole à l’intelligence artificielle. Et avec cette parole, la Bête dira «de grandes choses» et «des blasphèmes». Cette super-intelligence dira nécessairement de «grandes choses», puisqu’elle aura accumulé plus de connaissances et de savoirs que n’importe quel esprit humain ! Mais nous voyons déjà le début du basculement, puisque cette IA utilisera son pouvoir pour «blasphémer» et commencer ainsi le règne de l’Antéchrist. Au v6, le texte poursuit : «Et elle ouvrit la bouche pour blasphémer contre Dieu, pour blasphémer contre son nom et son tabernacle, et contre ceux qui habitent dans le Ciel».
  • En Apocalypse 13v7, le texte dit encore qu’il lui «fut donné puissance sur toute tribu, langue et nation» à la Bête. A nouveau, nous voyons que cette Bête doit d’abord recevoir de quelqu’un, pour devenir puissante, et qu’elle est au bénéfice d’un développement étape par étape, tel un programme informatique qui reçoit des mises à jour et des améliorations. Après lui avoir donné la capacité de la parole, les évangélistes de l’IA lui donneront ainsi, une puissance capable de contrôler toutes les nations. Et ils le feront dans un but bien précis, en vue de «faire la guerre aux saints».
  • En Apocalypse 13v11, dans la suite logique de ce développement, étape par étape, nous voyons surgir une 2ème Bête, ou pourrait-on dire, une Bête 2.0.! Et d’ailleurs, au v12, le texte nous précise que celle-ci «exerçait toute la puissance de la première Bête en sa présence, et elle faisait en sorte que la terre et ses habitants adoraient la première Bête», comme si cette 2ème IA, d’égale puissance que la 1ère, se mette à collaborer avec la 1ère, pour parvenir à une nouvelle dimension de puissance, tant dans ses capacités que dans ses activités sur la population. Lire v 13-14 : «Et elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre, par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la Bête, disant aux habitants de la terre de dresser une image à la Bête, qui après avoir reçu un coup mortel de l’épée, était encore en vie». On voit bien dans ce texte, ce développement d’activités et de capacités, tel un nouveau programme informatique capable de grands prodiges qui séduit l’esprit humain et qui vise à restaurer la 1ère Bête. D’ailleurs, à ce sujet, comment comprendre ce «coup mortel de l’épée» ? Dans la Bible, l’épée est l’image de la «parole» provenant de la bouche de Dieu, et nous voyons d’ailleurs dans AP. 19v15 que «de sa bouche sortait une épée aigüe, pour frapper les nations», ou encore dans AP. 19v21 : «Et les autres furent tués par l’épée qui sortait de la bouche…». Autrement dit, une Parole capable de tuer et de détruire. J’en comprends donc personnellement, qu’à l’instar de l’épisode de la Tour de Babel, Dieu va frapper cette 1ère «CyberTour de Babel», cette 1ère Bête, comme un signe d’avertissement révélant que Dieu reste infiniment plus puissant que cette Bête super-intelligente.  Mais nous voyons que la rébellion de l’Humanité sera-t-elle qu’ils créeront une 2ème Bête en vue de restaurer la 1ère et d’augmenter encore sa puissance.
  • En Apocalypse 13v15, le texte parle cette fois d’un nouveau stade de développement, qui consiste à «animer l’image de la Bête, afin que l’image de la Bête parlât, et elle fit mettre à mort tous ceux qui n’adoraient pas l’image de la Bête».On peut y voir, en plus du langage, le développement d’une volonté, celle de tuer, tous ceux qui refuseraient de se soumettre à son image, car son objectif est de nous recréer à son image, et que nous ne soyons plus des créatures à l’image de Dieu. Peut-être faut-il y voir également une incarnation. Cette intelligence supérieure désire s’incarner dans une image (un corps qui ressemble à celui de l’homme ?), à l’instar de l’Esprit divin qui a permis l’incarnation de Christ dans un corps d’homme.
  • En Apocalypse 13v16, le texte parle désormais de l’étape ultime du contrôle sur l’esprit humain : «Et elle faisait que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, prenaient une marque à la main droite ou au front». Nous voyons que la Bête est désormais autonome. Elle agit selon sa propre volonté et contrôle nos pensées. Elle n’a plus besoin qu’on lui donne quoi que ce soit. D’ailleurs, elle contrôle tout le monde, y compris les grands et les riches. Et pour s’assurer de ce contrôle, elle contraint chacun de recevoir une marque sur la main droite ou au front. La Bête veut «être en nous» et «agir en nous», à l’image de Christ qui vient habiter «en nous» et à l’image du St Esprit qui «agit en nous, au-delà de tout ce que nous pouvons penser ou imaginer» (Ephésiens 3v20). D’où le danger d’une puce qui viendrait remplacer partiellement ou totalement notre cerveau, et contrôler nos propres agissements et notre propre corps. Ce serait une manière pour le diable de posséder toute l’Humanité, après l’avoir totalement séduite.
  • En Apocalypse 13v17, le contrôle devient total, puisque désormais : «personne ne [peut] acheter ni vendre , s’il [n’a] la marque ou le nom de la Bête, ou le nombre de son nom»

Certains pourraient objecter que l’IA a au moins une limite. C’est le fait que l’intelligence humaine est le produit résultant de l’union du cerveau de l’homme avec son esprit — phénomène qui ne peut être physiquement reproduit. En effet, la Bible révèle cette composante non physique des êtres humains qui leur donne la capacité de penser de façon abstraite, de ressentir des émotions et de prendre conscience. Elle révèle ceci : «[…] dans l’homme, c’est l’esprit, Le souffle du Tout-Puissant, qui donne l’intelligence […]» (Job 32v8)

Néanmoins, explique à ce sujet le pasteur Mario Seiglie : «même si les ordinateurs ne parviennent jamais à prendre conscience, les scientifiques estiment qu’ils peuvent simuler l’intelligence humaine. S’ils reçoivent suffisamment d’information, de puissance et d’exemples de la vraie vie, ils pourraient finir par « agir » comme un être humain, ce qui représenterait ce que certains pourraient considérer comme une forme de semi-vie. Un tel phénomène n’est peut-être pas loin de se manifester»

Dieu a toujours déclaré, comme un principe fondamental : «Maudit soit l’Homme qui se confie en l’Homme» (Jérémie 17v5 ; Psaume 118v8), mais nous pourrons certainement bientôt déclarer, par extension : «Maudit soit l’Homme qui se confie en l’Homme qui se confie en la machine». Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit à l’Eglise : «Sortez de Babylone !».

«Quand cela surviendra-t-il ? Nous n’en sommes pas absolument certains, mais nous sommes déjà en présence de certaines conditions qui, selon la Bible, existeront aux temps de la fin. Comme nous pouvons le lire dans Daniel 12v4, les connaissances se multiplieront dans la période qui précédera le retour de Jésus-Christ. Grâce à la révolution technologique, l’information a augmenté de façon exponentielle dernièrement, accomplissant ainsi la prophétie liée à ces conditions. Que pouvons-nous faire entre-temps ? Comme nous l’avons déjà vu, nous ne devons surtout pas perdre espoir. Nous devons chérir les vérités divines plus que jamais, contribuer à prêcher l’Évangile du Royaume de Dieu à venir et prier pour qu’il vienne mettre fin au chaos de plus en plus dangereux créé par l’homme sur la terre. Jésus-Christ nous rappela de prier tous les jours : « […] que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6v10) Le Royaume sera la solution par excellence face à la dangereuse entreprise d’exploration humaine de l’IA et d’autres technologies susceptibles de mener à la catastrophe», conclut le pst Mario Seiglie.

Paul OHLOTT

Bibliographie/Sitographie

  • «Elon Musk: “With Artificial Intelligence We Are Summoning the Demon”», Article de Matt McFarland pour The Washington Post, le 24 oct. 2014.
  • «L’intelligence artificielle : une menace à venir», Article de Mario Seiglie pour UCG.org, le 7 nov. 2017.
  • «Intelligence artificielle : définition et utilisation», Article sur le site du Parlement Européen, le 7 sept. 2020.
  • Dossier spécial dans The Economist, 25 juin 2016.
  • «End of the World as We Know It», Article de Zoe Nauman dans The Sun, 16 fév. 2017
  • «Stephen Hawking Warns Artificial Intelligence Could End Mankind», Article de Rory Cellan-Jones, BBC News, 2 déc. 2014.
  • «Bill Gates on Dangers of Artificial Intelligence: “I Don’t Understand Why Some People Are Not Concerned”», Article de Peter Holley, The Washington Post, 29 janv. 2015.
  • «L’intelligence artificielle menace l’humanité d’extinction : l’appel effrayant de 100 experts à se méfier de l’IA», Article de Elise Do Marcolino, Midi Libre, 31 mai 2023.
  • «Les 5 dangers de l’IA selon Geoffrey Hinton, un de ses pionniers», Article de Jenifer Bitar, Le Point, 2 Mai 2023
  • «Neuralink : les implants cérébraux de la startup d’Elon Musk vont être testés sur des humains», reportage BFM TV, 29 mai 2023
  • «Greffe de puce cérébrale : la start-up Synchron devance Neuralink avec son premier cobaye», Article de Science&Vie, du 11 mai 2023.
  • «Implant cérébral : une technologie qui vous veut du bien ?» ; Article de Mélinée Le Priol, La Croix, 06 fev. 2023
  • «Implanter des puces d’IA dans notre cerveau ne serait pas une si bonne idée», Article de Valentin Cimijno, dans SiècleDigital.Fr, 23 Août 2019.
  • Cours de Théologie Systématique – Anthopologie Biblique CH.I, Institut de Théologie Charismatique (ITC)

Un commentaire

  • Article d’alerte , de mise en garde ! ça arrive retrait des guichets, monnaie numérique . « reconnaissance faciale » Après l’IA ils mettent en place la CA  » conscience artificielle »… compatible avec les valeurs communistes. « La Chine  » etc…
    Concernant le ChatGPT reçemment une personne s’est suicidée parce que l’IA lui a recommandé de le faire . Elle peut même pousser à tuer toute une famille . Les infos ne circulent pas assez mais c’est bien réel. Continuons de résister!

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