Ne laissons pas la République nous arracher nos enfants !

Dans sa lutte contre les séparatismes, le gouvernement a rédigé un projet de loi «confortant le respect des principes de la République». La gravité de ce projet semble échapper à la plupart des parents – y compris au sein de l’Eglise. Pourtant, celui-ci remet en cause «la primauté éducative des parents», qui est «un droit fondamental, garanti par les engagements internationaux de la France», comme le rappellent, non sans inquiétude, la présidente des AFC, Pascale Morinière, et le philosophe Martin Steffens, dans une tribune publiée récemment au Figaro (1).

Le texte, actuellement en discussion à l’Assemblée, mentionne, à propos de l’Instruction en famille que «l’autorisation (…) ne peut en être accordée que pour les motifs suivants, sans que puissent être invoquées les convictions politiques, philosophiques ou religieuses des personnes qui sont responsables de l’enfant…». Les motifs restants valables se limiteraient alors à l’état de santé, la pratique sportive, l’itinérance et l’existence d’une situation particulière à l’enfant.

Pour quelles raisons, cet mention dans le projet de loi est-elle inadmissible ?

  • Ce texte contredit clairement la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 qui affirme que «les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants».
  • Ce texte contredit la Convention Européenne des Droits de l’Homme qui déclare que «l’Etat se doit de respecter le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement, conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques».
  • Ce texte contredit la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, Art.14 : «1. Les Etats parties respectent le droit de l’enfant à la liberté de pensée, de conscience et de religion. 2. Les Etats parties respectent le droit et le devoir des parents ou, le cas échéant, des représentants légaux de l’enfant, de guider celui-ci, dans l’exercice du droit susmentionné d’une manière qui corresponde au développement de ses capacités. 3. La liberté de manifester sa religion ou ses convictions ne peut être soumise qu’aux seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires pour préserver la sûreté publique, l’ordre public, la santé et la moralité publique, ou les libertés et droits fondamentaux d’autrui».

C’est à raison que Pascale Morinière et Martin Stephens alertent l’opinion : «Nous assistons depuis plusieurs années à une remise en cause de la place des parents, en tant que premiers éducateurs, au profit d’un Etat qui veut, de plus en plus, orienter l’éducation des enfants. Même si nous sommes bien conscients de l’urgence de combattre le fanatisme et d’éteindre les foyers du terrorisme, il ne faudrait pas non plus que l’ensemble des parents essuient des dommages collatéraux de cette politique».

Et en effet, l’influence spirituelle néfaste qui sous-tend ce projet de loi n’est clairement pas à son premier coup d’essai :

  • Le 1er septembre 2012, Vincent Peillon, alors Ministre de l’Education Nationale et Apôtre de la «morale laïque», avait déclaré que «le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper. (…) Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix».
  • Le 8 février 2013, lors de l’ouverture des débats sur le « Mariage pour Tous », Christiane Taubira avait déclaré à l’Assemblée Nationale qu’elle voulait «arracher les enfants au déterminisme de la religion».
  • Ces dernières années, d’autres réformes vont dans le même sens : la scolarisation obligatoire à 3 ans, la mise en oeuvre du Service National Universel ou encore du contrôle par l’Etat des conditions de vie des enfants pendant leurs trois premières années.

En septembre 2012, Valérie Marty, Présidente de la Fédération des Parents d’élèves de l’enseignement public, se montrait déjà très inquiète des intentions de la République à l’encontre de la famille : «Quand je lis une phrase comme celle-ci, je suis très inquiète sur ce qu’entend le ministre par l’enseignement de la morale laïque (…) En arrachant l’enfant au déterminisme familial ou ethnique, l’école déferait ce que construit la famille ? (…) La majorité des parents sont favorables à ce qu’une éducation à la citoyenneté et au vivre ensemble soit fait à l’école, mais il ne faut pas aller au-delà, sinon ce sera le conflit ouvert entre l’école et les parents d’élèves, sans compter la position inconfortable qui sera réservée aux enseignants».

Pascale Morinière et Martin Stephens surenchérissent : «La remise en cause de l’enseignement en famille est clairement une atteinte à la liberté d’éducation qui est un droit des familles. La notion « d’intérêt supérieur de l’enfant » ne peut justifier une intervention de l’Etat que s’il y a un risque pour la vie ou la santé physique ou morale de l’enfant».

Et c’est à l’unisson qu’ils rappellent, à juste titre, certains points fondamentaux concernant la parentalité et l’éducation des enfants :

  • Les enfants n’appartiennent pas d’abord à la République. C’est dans une famille qu’ils naissent et font les premiers apprentissages de la vie et c’est la famille qui les accompagnera toute leur vie, au-delà des difficultés que toute famille connaît. Hannah Arendt, grande analyste du phénomène totalitaire, expliquait que toutes les tentatives pour prendre la main sur l’éducation des enfants a été le fait d’Etats outrepassant leurs prérogatives et se sont soldées par des échecs. Aucun professionnel n’aura l’attention, la pertinence, la patience et l’abnégation que développent un père ou une mère 24h/24 à l’égard de ses enfants.
  • Les parents ne sont pas démissionnaires comme certains l’affirment pour justifier leur projet. En revanche, ils sont trop souvent écartés et dévalorisés. L’Etat n’a nullement le droit de s’accaparer le monopole de l’action éducative. Les parents sont pleinement capables et légitimes pour assurer l’éducation de leurs enfants et de juger ce qui est bon pour eux. Plutôt que d’être dépouillés de leur autorité naturelle, les parents mériteraient au contraire d’être soutenus et conseillés.
  • Les parents ont pleinement le droit et la liberté de guider leurs enfants dans leurs convictions religieuses et philosophiques, tant que celles-ci ne portent pas atteinte à l’ordre public.
  • Les parents sont les mieux placés pour juger quel est «l’intérêt supérieur» de leurs enfants.  Si l’Etat se permet de juger de «l’intérêt supérieur» de l’enfant, hors cas de maltraitance avérée, ou de participation à une idéologie meurtrière, notre pays risque alors de basculer dans un régime totalitaire où la liberté de conscience et d’expression ne seront plus garanties.

«Il est nécessaire de veiller aux droits fondamentaux reconnus aux parents par les engagements internationaux de la France. Ce sont des libertés essentielles dans une démocratie. Elles ne sont pas négociables ! L’éducation doit reposer sur la famille en priorité avec le soutien des partenaires éducatifs, d’origine étatique ou privée, qu’elle choisit», concluent Pascale Morinière et Martin Stephens.

D’un point de vue spirituel, il peut être opportun pour les chrétiens de France, de profiter des enjeux actuels, pour méditer sur quelques fondements bibliques essentiels à propos de la parentalité et de l’éducation des enfants :

  • Les parents ne sont pas juste des «géniteurs», mais ils sont la «gloire» de leurs enfants : «Les petits-enfants sont la couronne des vieillards, et les pères sont la gloire de leurs enfants» (Pr. 17v6)
  • La promesse de Dieu est de rapprocher le cœur des parents avec celui des enfants : «Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants. Et le cœur des enfants à leurs pères» (Malachie 4v6)
  • L’obéissance des enfants revient premièrement aux parents : «Enfants, obéissez à vos parents , car cela est agréable au Seigneur» (Colossiens 3v20 ; Ephésiens 6v1)
  • L’instruction spirituelle des enfants, par les parents, est fondamentale : «Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre, et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas» (Pr. 22v6) ; «Ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants» (Deutéronome 6v6-7).
  • Les enfants ont une valeur inestimable aux yeux de Dieu : «Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant comme celui-ci, me reçoit moi-même. Mais si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on suspende à son cou une meule de moulin et qu’on le jette au fond de la mer» (Matthieu 18v5-6)

 

#MerciDeResister !

Pst Paul OHLOTT

 

Notes

  • Figoravox/Tribune : «Non, les enfants n’appartiennent pas d’abord à la République» (09/02/2021)

2 Commentaires

  • — Ça, c’est pour mieux leur inculquer les fausses doctrines telles que la théorie de l’évolution (qui n’est qu’une théorie, toujours pas prouvée scientifiquement !) ! C’est aussi pour ça qu’on a interdit l’entrée de la Bible à l’école ! Pensez donc : une Terre “jeune” (~6000ans “à la louche” !), ça situe les dinosaures en même temps que l’humain, ce que la Bible affirme dans le livre de Job ! Rappelez vous que le déluge de Noé se situe à ~4300 ans de nous !
    — Et d’ailleurs (parlons-en !), la méthode de datation des roches, elle subit un sérieux revers lorsque des scientifiques tentent de dater une coulée de lave dont on connaît la date exacte (quelques dizaines d’années) : avec leur méthode, ils la situent à des milliers voire des millions d’années !!! Quand on leur dit la date exacte, ils en “baillent tout bleu” !!!
    — À mon fils, quand il était à l’école, je lui parlais de la Bible, que la Terre n’a été créée qu’il y a ~6000 ans… Quand il a raconté ça à son instituteur, on l’a presque pris pour un fou ! Avec toutes les “fadaises” qu’ils racontent à la télé (l’émission “Ushaïa” entre autres), où ils insistent lourdement sur des millions d’années d’évolution, ils me font parfois “zapper” l’émission !
    — Ô tempora, ô morès…

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